Le groupe Factory & Co, connu pour ses restaurants inspirés des diners new-yorkais, s’appuie sur un concept mêlant ambiance américaine et savoir-faire maison pour séduire sa clientèle en France. Confronté à des difficultés économiques, plusieurs sociétés du Groupe ont été placées sous la protection du Tribunal de commerce de Créteil, qui a validé six plans de redressement par voie de continuation pour ces dernières, permettant de sauvegarder une centaine d’emplois et d’envisager un avenir durable.
Fondé en 2015, le groupe Factory & Co exploite des restaurants sous l’enseigne « Factory & Co » dont le concept est de procurer aux clients un véritable « diner » new-yorkais et un lieu rassemblant tous les savoir-faire maison grâce à son laboratoire de fabrication (Factory & Co Lab), où sont élaborés pains, bagels et pâtisseries maison.
Implanté dans plusieurs villes françaises – avec des points de vente en région parisienne, Lille, Strasbourg, Nantes et Toulouse – le groupe s’appuie sur un important réseau de succursales et de franchisés.
Après un essor très rapide, le chiffre d’affaires du groupe, qui employait près de 200 salariés, est passé de 13,3 à 8,4 M€ entre 2019 et 2021, en raison de la pandémie de Covid. La fermeture des centres commerciaux et restaurants a engendré une chute de 50 % du chiffre d’affaires annuel. Malgré une reprise progressive depuis mi-2021, l’année 2022 a été marquée par une hausse des coûts des matières premières et de l’énergie, des tensions sur les salaires en raison des difficultés de recrutement dans le secteur ainsi que d’une baisse des commandes en direct.
Face à ces difficultés et, constatant une baisse de ses marges, le groupe a placé plusieurs de ses sociétés sous la protection du tribunal de commerce de Créteil, qui a ouvert 11 redressements judiciaires le 26 avril 2023 à l’égard des sociétés suivantes :
- Holding JAB Entreprises
- Sous-holding Factory & Co Invest
- 8 sociétés d’exploitation Factory & Co Val d’Europe, Factory & Co Aéroville, Factory & Co Plaisir, Factory & Co Bercy, Factory & Co Massy, Panem Paname, Factory & Co Carré Sénart, Factory & Co Creteil
- Société de laboratoire/fabrication Factory & Co Lab
Plusieurs restaurants ont été fermés ou cédés dans le cadre des procédures afin de ramener l’exploitation à un périmètre d’activité rentable, permettant d’envisager un plan de redressement sur 6 entités du groupe. Après la cession de plusieurs fonds de commerce du groupe, le tribunal a arrêté 6 plans de redressements par voie de continuation le 13 novembre 2024 sur les holding, sous holding, laboratoire et restaurants de Val d’Europe, Aéroville et Plaisir.
Une réorganisation juridique pour un avenir solide
Chaque plan de redressement validé s’étend sur une période de 10 ans, avec un remboursement intégral du passif des sociétés du groupe.
En outre, parmi les mesures clés figure une réorganisation juridique visant à rationaliser les structures internes. Factory & Co Invest absorbera ses filiales (Factory & Co Aéroville et Val d’Europe) via une transmission universelle de patrimoine, permettant de mutualiser les coûts et de neutraliser les managements fees, créances et dettes intragroupes.
Enfin, les plans de redressement permettent la sauvegarde d’une centaine d’emplois sur les 192 salariés présents à l’ouverture des procédures (sur 11 sociétés).
Grâce à ces réorganisations et à la validation des plans de redressement par voie de continuation, le groupe Factory & Co aspire à consolider son activité et à retrouver un positionnement durable et rentable sur le marché de la restauration.
Ajilink-Labis-Cabooter (Jérôme Cabooter, Sibylle Meneux) est intervenue en qualité d’administrateur judiciaire.
Deslorieux SAS (Paul Deslorieux) est intervenue en qualité de mandataire judiciaire.
Tellechea Avocats (Marie Tellechea, Augustin Laccours) est intervenu en qualité de conseil des sociétés du Groupe Factory & Co.
Marie Crumière est intervenue en qualité de conseil du groupe SCYD & CO, repreneur de plusieurs fonds de commerce du groupe.
Récapitulatif des modalités des plans de redressement :
Par Agathe Caquineau