Le Groupe Générale pour l’Enfant (GPE), pilier historique du prêt-à-porter enfant et de la puériculture, a traversé une période charnière de son existence. Avec une vision claire – habiller les enfants avec style et accessibilité –, le groupe s’est forgé une place de choix dans l’univers de l’enfance. Pourtant, après des décennies de croissance et d’innovation, les crises successives ont ébranlé ce géant. Le 31 octobre 2024, GPE et ses filiales ont vu leurs plans de redressement approuvés par le Tribunal de commerce de Bobigny.
Fondé en 1986 avec la création de la marque Sergent Major, le groupe s’est progressivement élargi avec l’acquisition de Natalys en 2006 et de Du Pareil Au Même (DPAM) en 2016. Ces trois enseignes phares positionnent GPE comme un acteur reconnu pour son excellent rapport créativité-qualité-prix.
À son apogée, le groupe comptait 700 boutiques en France et des centaines à l’international, employant près de 3 000 collaborateurs.
GPE face aux difficultés du secteur du prêt à porter
Ces dernières années, GPE a dû faire face à des difficultés majeures, notamment avec la pandémie de COVID-19, les crises sociales (gilets jaunes, grèves sur la réforme des retraites), ainsi que l’inflation. Ces obstacles ont conduit à une fermeture de 250 magasins à l’échelle mondiale, réduisant le réseau à 565 points de vente, dont 377 en France, avec 1 234 salariés en France et 403 à l’étranger.
Aussi, des procédures collectives ont été ouvertes à l’égard de 13 sociétés du groupe GPE :
Ainsi placé sous la protection du Tribunal de commerce de Bobigny, le groupe GPE a engagé une réorganisation majeure pour faire face à ses difficultés financières.
Plans de redressement approuvés pour 13 sociétés du groupe GPE
Le 31 octobre 2024, le tribunal a validé 13 jugements arrêtant des plans de redressement pour le groupe et ses filiales, qui s’étendent sur une durée de 13 ans.
Le plan du groupe permet d’une part de ne procéder à aucun licenciement économique supplémentaire et, d’autre part, de réduire de manière très significative le montant du passif global. En effet, 177,5 M€ de créances sont abandonnées soit une réduction de près de 70% du passif total du groupe.
En outre, le projet de plan global est fondé sur plusieurs apports.
Tout d’abord, des apports en capital : 2,5 M€ apportés par la Financière A. donnant droit à 30 % du capital de GPE International, ainsi que 2,5 M€ apportés par les enfants du dirigeant du groupe, également pour 30 % du capital.
En parallèle, 5 M€ ont été mobilisés grâce à l’incorporation de créances et un moratoire sur les paiements fournisseurs, avec des versements échelonnés sur huit mois en compte courant bloqué, contre 30% du capital du groupe.
Enfin, certains managers se sont engagés à hauteur de 500 000 euros maximum, donnant droit à 4,4 % du capital.
Grâce à ces mesures, le Groupe Générale pour l’Enfant espère retrouver sa solidité financière et préserver ses marques emblématiques : un retour à l’équilibre est prévu dès 2024 avec, d’ici 2027, une stabilisation de l’EBITDA à 18 M€.
La validation des plans par le Tribunal marque un nouveau départ pour GPE, qui entend répondre aux attentes du marché tout en assurant la pérennité de ses emplois et de son réseau.
FHBX (Hélène Bourbouloux, Théophile Fornacciari, François Raybaud, Alix Zirah, Nadège Delamare, Juliette Michaud) est intervenue en qualité d’administrateur judiciaire.
AJAssociés (Nicolas Deshayes, Alexandra Cechowski, Virginie Saiz, Simon Bres, Baptiste Adeline) est intervenue en qualité d’administrateur judiciaire.
Bally MJ (Pascal Bally) est intervenue en qualité de mandataire judiciaire.
Asteren (Axel Chuine, Lisa Julien, Aurélien Samelson, Manon Couval) est intervenue en qualité de mandataire judiciaire.
T&A Associés (Laurent Azoulai, Patricia Aubijoux, Enis Mrabet sur la partie restructuring ; Lesly Tarica, Julie Kleisch, Laurent Azoulai sur la partie corporate) est intervenu en qualité de conseil du groupe GPE.
Weil, Gotshal & Manges (Jean Dominique Daudier de Cassini, Camille Bretagne, Clémence Vanacker) est intervenu en qualité de conseil du groupe GPE.
Actance (Loic Touranchet, Aline Clédat, Pierre-Edouard Verdier) est intervenu en qualité de conseil social du groupe GPE.
Eight Advisory (Xavier Bailly, Jules Gaillat, Charlotte Feltz) est intervenu en qualité de conseil financier du groupe GPE.
Bird & Bird (Romain de Menonville, Pierre-Jean Chenard et Maxime Hervy sur la partie restructuring ; Jessica Derocque et Daphnée Raffard sur la partie financement) est intervenu en qualité de conseil des prêteurs bancaires.
Orrick, Herrington & Sutcliffe (François Wyon et Margaux Romano sur la partie restructuring ; Marc Diab Maalouf sur la partie corporate) est intervenu en qualité de conseil de Zencap.
Récapitulatif des modalités des plans de redressement :
Par Agathe Caquineau