Acteur français emblématique de la mode féminine, le groupe Pimkie a été confronté aux évolutions du marché et aux enjeux de transformation. Afin de sécuriser son avenir, le groupe a accéléré sa restructuration sous la protection du tribunal de commerce de Lille-Métropole, qui a arrêté son plan de sauvegarde le 30 octobre dernier.
Créé en 1971, le Groupe Pimkie est l’un des leaders français de la mode féminine, proposant des vêtements pour une jeune clientèle (18 à 25 ans).
Basé à Villeneuve-d’Ascq, il a généré un chiffre d’affaires de 196 millions d’euros en 2023 et comptait, fin juillet 2024, 1 303 salariés répartis dans 154 magasins en succursales.
Malgré son implantation historique, Pimkie a dû faire face à de nombreux défis économiques et structurels, qui l’ont conduit à adopter un plan de sauvegarde pour sécuriser son avenir.
Diramode, société mère de Pimkie, assure les fonctions de siège, la définition des collections et l’approvisionnement des marchandises. Elle commercialise ensuite ces produits via sa filiale Promotion Du Prêt A Porter, qui gère les magasins et les ventes en ligne.
Pimkie sous la protection du Tribunal pour sécuriser son avenir
Ces dernières années, Pimkie a dû faire face aux difficultés dues à la crise et, touchant l’ensemble du secteur de l’habillement : une concurrence accrue, une baisse de fréquentation des magasins par sa clientèle cible ainsi qu’une cyberattaque majeure, affectant fortement ses finances. Dans ce contexte, plusieurs plans de sauvegarde de l’emploi (PSE) ont été mis en œuvre par la société et, le directeur général de Diramode, Salih Halassi, a engagé une restructuration afin de réduire les coûts pour retrouver un équilibre, passant par la fermeture de magasins.
Et, début 2024, Diramode et Promotion Du Prêt A Porter ont choisi de se placer sous la protection du tribunal de commerce de Lille-Métropole pour accélérer leur restructuration et sécuriser leur avenir.
La procédure de sauvegarde, ouverte le 27 mai 2024, leur a offert une période d’observation précieuse pour accélérer les mesures de restructurations organisationnelles et sociales, notamment via la résiliation anticipée de baux commerciaux et les négociations avec des cocontractants stratégiques du groupe.
Pendant cette période, le groupe a aussi trouvé un accord avec les parties de la fiducie Rossini pour libérer les fonds nécessaires à la poursuite de son activité et au paiement des créances dues aux salariés dans le cadre des PSE de 2023 et 2024.
Un plan de sauvegarde permettant d’assurer la pérennité du groupe et des emplois
Le 30 octobre 2024, le tribunal de commerce de Lille-Métropole a approuvé le plan de sauvegarde présenté par le groupe, pour une durée de 2 ans avec notamment la constitution d’une nouvelle fiducie, isolant 13 M€ pour les indemnisations des salariés.
En plus d’apurer l’intégralité du passif, le plan de sauvegarde adopté permet d’accélérer le plan de transformation du groupe et d’assurer la pérennité de ses emplois.
Le retour prévu à la rentabilité en 2026 permettra ainsi à Pimkie de reprendre sa place de choix dans le secteur de la mode féminine et d’adapter sa stratégie aux nouvelles attentes du marché. Le groupe Pimkie s’est d’ailleurs engagé à mettre en place un programme d’association du top management à la performance du groupe.
FHBX (Hélène Bourbouloux et François Raybaud) et BMA (Laurent Miquel et Thomas Bonvin) sont intervenues en qualité d’administrateurs judiciaires.
BTSG² (Antoine Barti et Simon Baudens) et MJS Partners (Nicolas Soinne) sont intervenues en qualité de mandataires judiciaires.
T&A Associés (Laurent Azoulai, Diana Dukic et Enis Mrabet sur la partie restructuring -ouverture de la procédure, suivi de la Période d’observation et élaboration du plan- , fiducie et interface CSE ; Lesly Tarica, Laurent Azoulai, Julie Kleisch sur la partie corporate ; Laurent Azoulai, Patricia Aubijoux sur la partie baux commerciaux) est intervenu en qualité d’avocat du Groupe Pimkie.
Cornet Vincent Ségurel (Thomas Deschryver pour le pilotage et la coordination ; Stéphanie Forest, Mélanie Gabreau pour la partie restructuring ; Marion Raes pour la partie logistique; Caroline Henot, Régis Debroise pour la partie droit social ; Benjamin Chevalier, Clara Servan, Aurélia Durda-Veno pour la partie droit des sociétés ; Amélie Poulain, Morgane Pilate pour la partie baux commerciaux) est intervenu en qualité d’avocat du Groupe Pimkie.
Valentin Martinez est intervenu en qualité de conseil du Groupe Pimkie, sur la partie corporate.
EY (Julien Brindeau et Damien Karalus) est intervenu en qualité de conseil financier du Groupe Pimkie.
Actance (Loic Touranchet, Pierre-Edouard Verdier) est intervenu en qualité de conseil social du Groupe Pimkie.
IQ-EQ (Eléonore Delplanque de Mandelot, Antoine Triffault Moreau, Damien Genton) est intervenu en qualité de fiduciaire.
ADESA Avocats (Stéphane Ducrocq et Coralie Verhaeghe) est intervenu en qualité de conseil du CSE.
Par Agathe Caquineau