Avec l’arrivée de Nicolas Frigeri en tant qu’associé aux côtés de Philippe Héry, Odéris renforce sa practice restructuring et confirme ses ambitions de développement pour l’avenir : poursuivre la montée en gamme de ses services et étendre le champ de ses compétences.
Si les nuages qui planent sur l’économie française et ses entreprises ne semblent pas prêts à se dissiper, le cabinet Oderis, lui, ne connaît pas la crise. « Nous étions une cinquantaine quand je suis arrivé en 2020 pour développer le restructuring » se souvient Philippe Héry, l’associé responsable du département. Aujourd’hui, Oderis, qui compte 200 consultants installés à Paris, Nantes, Lyon, Bordeaux et Madrid, affirme son positionnement : offrir l’expertise d’un Big avec l’agilité d’une boutique, afin de servir au mieux des PME et ETI pour qui certaines grandes maisons peuvent être prohibitives.
Son équipe restructuring a particulièrement accéléré au cours des dernières années : elle a crû de 25% en 2023, puis de 30% en 2024. « Nous sommes une quinzaine de consultants aujourd’hui, et avons pour objectif d’être rapidement trente » annonce Philippe Héry. Le département est présent sur tous les secteurs d’activité et s’adapte aux difficultés que rencontrent ses clients. Son positionnement smid cap a progressivement évolué vers le mid. « Et nous savons faire du large, au besoin. Mais le gros du marché se situe entre 50 et 300 millions d’euros de chiffre d’affaires, et c’est là que nous voulons être ». Une tendance qui pourrait s’accentuer grâce au nouvel ancrage international auquel aspire le cabinet : il vient d’ouvrir un bureau à Madrid et compte enchaîner rapidement avec d’autres pays cibles en Europe.
C’est dans cette dynamique que s’inscrit l’arrivée de Nicolas Frigeri. Le nouvel associé, qui avait passé les 15 premières années de sa carrière dans les Big (Arthur Andersen, EY, PwC, puis 8 Advisory, où il était resté huit ans jusqu’à devenir directeur – il intervenait autant en amiable qu’en judiciaire, cela avec un prisme débiteur marqué), revient ainsi à ses premières amours. Il s’était en effet orienté vers le private equity en 2018, en intégrant le family office du Groupe Labruyère. Une expérience de sept ans qui l’aura vu réaliser des opérations de capital développement (toujours dans une optique de proximité avec les dirigeants, cela même dans le cas de participations minoritaires), des investissements en situations spéciales (crises opérationnelles, de gouvernance, en amiable, in bonis…). Et également des prises de mandat, des gestions de participation, qui l’ont amené sur des problématiques juridiques, financières, opérationnelles… « Des années riches, variées, qui m’ont permis de mieux comprendre ce que les dirigeants attendent de leur conseil » signale l’intéressé. Une prise de hauteur qu’il entend bien faire valoir dans ses nouvelles fonctions.
Car avec l’objectif de devenir (et d’être clairement identifié comme) l’une des toutes premières équipes de la place sur le marché du restructuring, Oderis compte sur ce renfort de poids pour étendre le champ de ses compétences et développer le restructuring sur l’ensemble de ses facettes : le financier, bien sûr, mais aussi l’opérationnel, et peut-être un jour la stratégie. « Il faut savoir apporter toutes les briques dont nos clients peuvent avoir besoin, parce que les PME et ETI ne peuvent pas se permettre de multiplier les conseils » indique Nicolas Frigeri. Une ambition d’élargissement de l’offre qui devrait d’ailleurs dépasser les frontières du restructuring, puisque le nouvel associé entend co-construire, avec les autres partners, l’offre « transformation » du cabinet, et développer les transactions, avec la volonté « d’accompagner des deals présentant des signaux faibles ».
Par Théo Sztabholz, écrivain